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Sainteté, voyages et pérégrinations - 01 juillet 2006
mercredi 30 mai 2018, par
Sainteté, voyages et pérégrinations
Après l’assemblée générale, avec le rapport moral et la présentation des comptes financiers par le trésorier Job an Irien. Aziliz Bourgès a fait le point sur les activités et les projets d’édition en cours, en particulier le cartulaire de Landévennec (ouvrage papier accompagné d’un CD-ROM), qui devrait sortir en fin d’année 2008.
- Oliver
Padel (Université de Cambridge) : Saint Ke : Travels of Saint, Cult and Relics, publié dans Britannia Monastica 11, - Pierre-Yves
Lambert (EPHE) : Navigations et immrama : voyages imaginaires irlandais ou quand la peregrinatio devient littérature, publié dans Britannia Monastica 11, - Jean-Christophe
Cassard (UBO Brest) : Les pèlerinages bretons dans les deux péninsules méditerranéennes (Espagne et Italie), - Jean-Yves
Le Moing (CIRDoMoC) : Saint Josse, un saint européen, publié dans Britannia Monastica 11.
Oliver
Oliver Padel nous a exposé ce que l’on sait actuellement de saint Ke, né en Grande-Bretagne (Cambria, Cornwall ou Pays de Galles ?), connu par une vie abrégée par Albert Le Grand (qui le situe surtout à Cléder dans le Léon) et par une pièce de théâtre en moyen cornique récemment retrouvée qui le situe essentiellement à Kea (ancien Landegea) près de Truro dans le Cornwall. Il a étendu sa présentation aux autres sites connus au Pays de Galles (Llandygai), au Devon et au Somerset, ainsi qu ’en Bretagne (Saint-Quay-Perros, Saint-Quay-Portrieux).
Pierre-Yves
Pierre-Yves Lambert nous a présenté les origines des immrama chrétiens d’Irlande, qui ne sont pas un « voyage dans un autre monde », mais une « errance mystique et religieuse », avec un arrière fond social et historique. La pérégrination est un exil imposé, pour faute, pénitence ou ascèse absolue. Ces pérégrinations en mer sont un moyen de découvrir le monde, et de vivre des épreuves en rencontrant des monstres ou des événements surprenants. Ces textes sont élaborés à fin de prédication, et contiennent tous les éléments d’un exposé théologique (récits de purification, connaissance de l’enfer et du paradis, expériences vécues pour comprendre le sens du renoncement monacal).
Jean-Christophe
Jean-Christophe Cassard nous a présenté les pérégrinations des Bretons en Espagne et en Italie dans un contexte de \"desserrement\" géographique de la chrétienté bretonne. Les pèlerinages à Rome ne se rétablissent qu’avec l’empire carolingien (exemple : Budworet en 832), et à partir du XIe siècle. Des Bretons sont aussi associés aux Normands de Sicile, et aux expéditions des Croisades en terre sainte. Les Bretons auront aussi une église Saint-Yves à Rome. Des prélats importants comme Alain de Coëtivy ( + 1474) feront partie des Bretons installés au Vatican. En Espagne, les traces sont plus fragiles : la Galice, Compostelle et les pèlerinages à saint Jacques qui ont laissé de nombreuses représentations dans les chapelles bretonnes.
Jean-Yves
Jean-Yves Le Moing a montré comment saint Josse, qui avait quitté la Bretagne pour s’établir près de Montreuil-sur-Mer, a été à l’origine de deux abbayes portant son nom (Saint-Josse-sur-Mer et Saint-Josse-au-Bois) devenues très célèbres. Par la Flandre et les pays germaniques, et avec l’expansion des abbayes de l’ordre Prémontré (dont faisait partie l’abbaye de Saint-Josse-au-Bois), son culte s’est répandu jusqu’au Danemark et en Suède au nord, jusqu’en en Autriche et en Slovénie au sud. L’Angleterre reçut aussi des reliques de saint Josse, mais le Cornwall et le Pays de Galles l’ignorent. C’est donc un saint breton devenu germanique, qui fera partie des cent patrons de la famille Habsbourg. L’Allemagne actuelle ne compte pas moins de 25 églises et 55 chapelles qui lui sont ou ont été consacrées. Saint-Josse-sur-Mer était l’objet d’un pélerinage très fréquenté par le monde germanique, et aujourd’hui encore le pardon dure 9 jours, entre la Pentecôte et la Trinité.